Merci Martine pour cette présentation limpide du problème ... qui n’en est donc pas un !
Je pense qu’il s’agit d’un très bon exemple de coproduction politicomediatique : tout ce petit monde, gouvernement et opposition, éditorialistes, journaux télévisés, presse écrite quotidienne ou hebdomadaire, et leurs experts attitrés, participent à la construction de la fraude comme problème menaçant tout le système de solidarité sociale - laissant entendre (quand ils ne le disent pas carrément) que sans les malotrus tout irait comme sur des roulettes ; occultant (entre autres) le problème de l’accès aux droits, bien plus important comme tu le soulignes. Ça résonne avec la perspective individualiste qui a envahi toutes les analyses (si quelque chose ne fonctionne pas, c’est qu’une bande de gens sans morale profitent d’un système par ailleurs vertueux), ainsi qu’avec un petit fond raciste (ces gens sans morale sont bien souvent aussi un peu basanés), et ça marche aussi bien pour la sécu que pour le chômage, ou le logement ... ou la dernière crise financière ! (Que l’on doit bien sur à quelques Madof sans scrupules).
Un exemple parmi de très nombreux autres (ici concernant le chômage) est analysé dans cet article : http://www.acrimed.org/Les-tricheurs-du-Point (ce n’est pas le site du diplo mais c’est un journaliste du diplo donc ça compte non ?)
D’un point de vue "éditorial", il me semble que saucissonner le problème du trou de la sécu pour l’aborder par différents côtés est une bonne option. Ce qui me fait penser qu’on pourrait aussi l’aborder par ce qu’il n’est pas ! Que pensez-vous de rédiger un cordel qui développerait l’idée discutée dans les commentaires qui accompagnent le premier article de Martine (du genre "Le trou de la sécurité sociale n’est pas une question comptable.") ?
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