Bonjour,
Je suis médecin généraliste, je pratique l’ETP dans un réseau départementale et je suis formateur en ETP. Je suis assez surpris par votre définition de l’ETP... L’avez vous déjà pratiquée M. Farhi ?
L’ETP est par définition les moyens mis en oeuvre pour développer des compétences chez les patients et leur permettre d’être plus autonome et d’avoir une meilleure qualité de vie avec la maladie (HAS, Loi HPST 2009).
La notion de compétence est dissociée de la seule connaissance, elle englobe également les savoir faire et les savoir être avec la maladie. Permettre au patient de développer ses capacités au cours des séance d’ETP lui permet de mieux adapter sa maladie à sa vie quotidienne, et de plus, je le constate à chaque fois, de vivre avec beaucoup mois d’angoisse. L’ETP n’est pas vraiment basée sur l’accumulation de connaissances comme vous le décrivez... mais plutôt sur la possibilité d’émergence du sujet.
L’ETP comprend une première étape où le soignant rencontre le patient, où l’écoute active est au coeur : c’est le diagnostic éducatif, qui est suivi d’une négociation entre les deux personnes : l’un accepte d’apprendre (c’est le patient), l’autre accepte de lâcher ses objectifs théoriques (c’est le soignant) pour aller vers le fonctionnement souhaitable pour le patient, et non vers le fonctionnement idéal des recommandations médicales.
Au cours des séances d’ETP, l’utilisation d’une pédagogie constructiviste, la pris en compte des représentations de chacun sur la maladie permet un véritable espace d’expression aux personnes atteintes de maladies chroniques...
M. Farhi, l’"ETS" que vous appelez de vos voeux est effectivement très intéressante. Bonne nouvelle, elle existe déjà. Mais elle ne s’appelle encore qu’ETP, avec toutes les critiques que l’on peut effectivement faire sur cette appellation.
Là où je vous rejoins cependant, c’est qu’effectivement, les intentions de l’ETP doivent clarifiées. Trop de soignants n’y voient, hélas, qu’un outil de manipulation qui va leur permettre miraculeusement de venir à bout des "patients récalcitrants"... Merci donc de promouvoir dans votre cordel les valeurs que nous mettons en pratique derrière notre idée de l’éducation thérapeutique : rencontre des personnes, mise en retrait du soignant (=savoir se taire), prise en compte du quotidien avec la maladie, rencontre des savoirs profanes et des savoirs théoriques et co-apprentissage réciproque entre soignants et patients.
Merci de votre lecture,
Cordialement.
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